Miguel de Cervantes
THE CREATIVE VISION OF THE HORROR
- Horror through an immersive narrative, depicting unbearable human situations (exile, disease, death, etc)
- Horror through contrast between the personnal (your home) and the universal (the dark forest)
- Horror through absence of control (odds, lack of resources, skills or knowledge)
- Horror through adrenaline rush (unpredictable gory combat moments)
- Horror through a slow narrative buildup, over centuries, revealed to the player at the right time.
- Horror through the scary maze of the territory.
- Horror through cycles, waves of downtime and harsh moments.
- Horror through the meta-gaming experience, not knowing if you play the game, or if the game plays you.
- Horror, through the dark forest.
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AN HORROR STORY
It was the fall of 2013. My first deer. After the shot, I texted my girlfriend to come meet me in the backyard. The motion-sensing camera continued to capture every moment, including this one. It shook me to make that decision, to pull the trigger. A significant moment in life. It was the culmination of a long reflection on consumption, on the relationship between Man and his environment. My two hands in the warm blood, the emotion in my throat, I took something precious from nature.
It doesn't appear in the photo, but my girlfriend was pregnant. A first pregnancy. A life project which, just a few days later, ended abruptly in miscarriage. As the pregnancy was not announced, the end was not announced either. It was the death of a project, all of a sudden. BANG! In solitude and silence. The horror slipped through my fingers. Both hands in warm blood, emotion in my throat, nature took from me what I had the most precious.
I don't spend my time thinking about the meaning of life and death, but there are moments, seasons like that when it forces itself into your head, into your heart, into the depths of your being, without you wanting it, like a train with no brakes. It hits you.
Real HORROR is life-shifting.
What a very strange cycle. In the end we have control over very little in life, and in death too. But this is all fine. Deer hunting season begins at the end of October and I am excited, as I am every year, at the idea of taking a piece of beauty from nature, to feed my family, my two sons. When I sit alone in my cabin, freezing to death, hoping that chance places a deer in front of my gun, I think of this nature, so beautiful and so fragile, sometimes unfair, and always unpredictable.
And suddenly this feeling comes to me... of not sitting in the forest, but of being part of it.
To be the forest.
C'était à l'automne 2013. Mon premier chevreuil. Après le tir, j'ai texté ma blonde pour qu'elle vienne me rejoindre à l'arrière de la maison. La caméra à détection de mouvement continuait de capter chaque instant, dont celui-ci. Ça m'a ému de poser ce geste, de choisir d'appuyer sur la détente. Un moment marquant de la vie. C'était l'aboutissement d'une longue réflexion sur la consommation, sur la relation entre l'Homme et son environnement. Mes deux mains dans le sang chaud, l'émotion dans la gorge, je prenais quelque chose de précieux à la nature.
Ça
ne parait pas sur la photo, mais ma blonde était enceinte. Une première
grossesse. Un projet de vie qui, à peine quelques jours plus tard,
se terminait abruptement en fausse couche. Comme la grossesse n'était
pas annoncée, on n'a pas annoncé la fin non plus. C'était la mort
d'un projet, tout d'un coup. POW! Dans la solitude et le silence.
L'horreur me glissait entre les doigts. Les deux mains dans le sang chaud, l'émotion dans la gorge, la nature me
prenait ce que j'avais de plus précieux.
Je ne passe pas mon
temps à réfléchir sur le sens de la vie et de la mort, mais il y a
des moments, des saisons comme ça où ça te rentre de force dans la
tête, dans le cœur, au plus profond de ton être, sans que tu le
veuilles, comme un train avec pas de frein. Ça te passe dessus.
La vraie HORREUR change la vie.
Quel
cycle bien étrange. Au final on a le contrôle sur bien peu de chose
dans la vie, et dans la mort aussi. Mais tout ça est correct. La
chasse au chevreuil commence à la fin octobre et je suis fébrile,
comme à chaque année, à l'idée de prélever une parcelle de
beauté dans la nature, pour nourrir ma famille, mes deux garçons.
Quand je suis assis seul dans ma cache à me les geler en espérant
que le hasard place un chevreuil devant mon arme, je pense à cette
nature si belle et si fragile, parfois injuste, et toujours
imprévisible.
Et tout d'un coup me vient ce sentiment... de
ne pas être assis dans la forêt, mais d'en faire parti.
D'être la
forêt.
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